MICRO ET FOURCHETTE BONUS : AURORE ET DANIEL

Interview publiée le 15/06/2023
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“Ce qui est bien à Aucard c’est qu'on ne va pas voir les artistes qui passent dans tous les festivals de France.” 

Micro et Fourchette ce ne sont pas que des interviews d’artistes, il est aussi important de laisser la parole aux organisateurs sans qui les festivals n’auraient pas lieu. Dans ce nouvel épisode, Aurore et Daniel, tous deux coprésidents de l’association Béton Production, nous en disent plus sur les coulisses du festival Aucard de Tours. Un Micro et Fourchette bonus, avec des anecdotes sur le festival à retrouver ici ! 

Aurore et Daniel, vous êtes tous les deux coprésidents de Béton Production, quelles sont vos missions et vos postes exacts pendant le festival ? 

  • Daniel : nous sommes coprésidents de l’association Béton Production qui coorganise le festival Aucard de Tours. 
  • Aurore : Moi pendant le festival Aucard de Tours, je suis en gestion des bénévoles sur les postes, c’est-à-dire qu’il faut s’assurer qu’il y ait assez de bénévoles sur chaque poste (bar, banque, billetterie etc…) et donc je gère la réaffectation des bénévoles. 
  • Daniel : Moi je suis référent pour la banque, c’est une banque qui est sur le site. Il n’y a pas d’argent qui circule dans les points de ventes (restauration et bar). Les festivaliers échangent donc de l’argent contre des tickets.

Nous avons ramené de nombreux produits énergisants sur la table comme les noisettes, le miel et le rhum (énergisant d’une certaine façon) même si vous l’avez soigneusement évité. Pour vous c’est quoi le secret pour tenir sur la période de préparation du festival ? Pas d’alcool ? 

  • Daniel : Si de l’alcool mais pas beaucoup, c’est avec parcimonie. 
  • Aurore : Il faut tenir sur la durée, donc il ne faut pas y aller trop fort et trop vite. Les journées pendant le festival commencent très tôt et finissent très tard. 
  • Daniel : On ne peut pas être arraché pendant 10 ou 12 jours ! Après on n’a pas de régime alimentaire particulier, enfin si, il y a le “catering” (traiteur) de bénévoles. Ici tout le monde mange la même chose, artistes, techniciens, bénévoles, partenaires. Ils font donc attention à notre hygiène de vie. Il y a du végé, halal, vegan, il y a tout et il y a aussi du “pas vegan”. 

Vous qui êtes en contact avec les bénévoles, c’est un aspect important de fidéliser les bénévoles, leur donner à manger ? 

  • Aurore : C’est la base ! il faut soigner les équipes de cuisine en priorité parce que nous derrière c’est grâce à eux qu’on peut être tranquille. On vient, on mange bien, on mange chaud et puis on peut bien travailler. C’est vraiment la base !
  • Daniel : C’est essentiel et puis d’ailleurs l’équipe cuisine elle intervient aussi sur d’autres événements en dehors d’Aucard. 
  • Aurore : Oui on a fait les Îlots, Jour de Cher avec Bléré et aussi un gros événement punk avec beaucoup de punks qui mangent beaucoup. Il faut dire qu’on a un catering qui est très réputé ! 

Dans la programmation 2023, est-ce qu’il y a un artiste que vous tenez vraiment à voir ? 

  • Daniel : Alors nous on ne voit pas beaucoup de concerts et puis on est sur de la découverte quand même parce que ce n'est pas nous qui programmons, mais j’attends beaucoup Acid Arab, je vais essayer de les voir, j’aimerais bien ! 

Avant l’interview, nous avons demandé à des festivaliers s' ils avaient des questions à poser aux personnes de l’organisation, et voici celles qui sont le plus revenues : 

La question du public : “Comment se passe la sélection des artistes qui viennent aux festivals et est-ce que c’est vous qui faites les démarches ou alors les artistes ?” 

  • Aurore : Alors ce n’est pas nous personnellement, c’est Enzo qui est le programmateur du festival. Il faut savoir que c’est dans les deux sens, il y a beaucoup de démarchages où les gens le contactent, mais c’est quand même lui qui sélectionne avec un repérage tout au long de l’année. S’il ne peut pas avoir des gens une année, il les books sur l’année d’après, c’est vraiment lui qui gère. Mais il n’empêche que certains artistes peuvent se montrer à lui pour qu’ils puissent ensuite écouter. Dans tous les cas, il ne programme jamais sans aller voir le concert ou sans avoir écouté. 
  • Daniel : Il y a une particularité quand même, c’est que l’on est un festival qui est adossé à une radio et ça ce n’est pas anodin en termes de programmation. Tout au long de l’année il y a une équipe de programmation, on n’a pas vraiment de playlist, on rentre des artistes qu’on nous envoie ou qu’on va chercher. C’est ce qui permet de monter une programmation un peu particulière chaque année.

La question du public : “Comptez-vous faire venir des artistes qui possèdent une plus grosse notoriété, notamment des têtes d’affiche dans le rap ?” 

  • Aurore : C’est des trucs avec lesquels il faut plus en discuter avec Enzo, mais moi, de ce que j’ai compris à mon niveau, c’est qu’on a une programmation à échelle humaine avec un budget qui est dédié. Donc plus on va aller chercher des têtes d’affiche qui sont chères, plus il y aura des répercussions sur le prix de l’entrée pour les festivaliers. Il y a aussi tout ce travail de découverte d’artistes fait par l’équipe de programmation, on parlait d’Enzo mais il y a aussi Pascal Rémi qui travaille avec lui. Il y a un travail de découverte tout au long de l’année donc voilà c’est aussi ce travail qui est intéressant. Ce qui est bien à Aucard c’est qu'on ne va pas voir les artistes qui passent dans tous les festivals de France. 
  • Daniel : Et puis c’est aussi qu’on ne peut pas se permettre de se les payer les plus gros artistes. 
  • Aurore : Si mais sinon on augmente le prix du billet à 50 balles ! 
  • Daniel : Oui voilà et puis on doit aussi augmenter la jauge d’accueil. 

Et est-ce que vous avez un artiste à nous conseiller sur l’édition 2023 ? 

  • Daniel : Alors moi c’est Acid Arab comme je l’ai dit avant et sinon tout le reste est aussi bien. 

Et toutes éditions confondues vous avez un artiste qui vous a marqué? 

  • Aurore : Alors pendant mes premiers Aucard il y a très longtemps, j’avais découvert un groupe, je crois qu’il tourne plus du tout mais c’était Atari Teenage Riot. C’était pour moi une vraie découverte.
  • Daniel : Moi ce sont les découvertes de chaque année qui sont intéressantes, il n'y a pas un artiste ou un groupe en particulier mais j’ai beaucoup aimé Sexy Sushi, ça c’était bon !

Et vous avez une petite anecdote marrante à nous raconter sur l’organisation du festival ?  

  • Aurore : Alors cette année, tout se passe bien, on aurait pu avoir des orages, des animations etc… mais nan cette année il n’y a rien du tout. En revanche, sur les autres années il y en a beaucoup donc on peut en raconter. 
  • Daniel : Oui on va chacun en raconter une ! 

L’anecdote de Daniel : 

  • Daniel : Alors voilà, j’étais à la régie, je suis arrivé sur le site extérieur, là où on a les talkies walkies etc… J’arrive sur le site, route de Savonnières, et je vois un mec avec plein de terres partout. Il avait une espèce de sagaie qui était au milieu de la route. Il devait être 18h30. Du coup je rentre ici au festival, je vais voir la sécu et je dis qu’il y a un malade et qu’il faut appeler les flics. Finalement c’était Franck Mouget qui préparait un spectacle de théâtre de rue, c’était l’entrée en matière et après il est venu sur le site, c’était pour se mettre dans son personnage. On n’a finalement pas appelé les flics mais ça a failli. 

L’anecdote d’Aurore : 

  • Aurore : Alors il y a quelques années je faisais l’entrée artiste en loge, et on a eu un jour un poney en loge. Je ne pourrais plus dire l’année mais c’était Sam Tach qui l’avait fait venir comme il adore les chevaux. C’était l’année où il y avait eu Etienne de Crécy qui avait même pris une photo en disant “le festival où il y a un poney en loge”. Sam Tach l’avait fait monter sur scène et après il l’avait laissé dans les loges. Lui il buvait des coups et il y avait son poney qui était sur le site à se balader. À 5h du mat, le samedi soir, il vient nous voir et il nous dit : “le mec qui devait ramener le poney il est parti, vous n’auriez pas un camion pour ramener le poney ?”. On a eu un long débat avec la régie et donc finalement, et pour le poney, et pour nous, ce n’était pas possible, donc il est rentré à pied avec son poney pour le mettre dans le jardin d’un de ses potes en centre-ville. Il est donc passé sur la route de Savonnières avec son petit poney en laisse ! 

C’est sur ces derniers mots d’Aurore et Daniel que notre série de Micro et Fourchette à Aucard se termine, mais pas de panique, vous nous retrouverez très vite au festival des Kampagn’arts pour deux soirées tout aussi folles qu’Aucard ! 

À voir aussi : notre article « Sur La Route Des Festivals à Aucard » : https://leprog.com/le-mag/sur-la-route-des-festivals-aucard-de-tours

Rédaction : Blanchot Charly