« J’aime faire participer le public au spectacle »
Après le succès du Siffleur (où il sifflait), Fred Radix est de retour avec son nouveau spectacle La Claque (où il claque dans ses mains, mais pas que). Pour tout comprendre, suivez le guide :
Dans Le Siffleur comme dans La Claque, vous faites participer le public, pourquoi ?
Je viens du théâtre de rue, avec un public qui va et vient, qui peut partir à tout moment, donc il faut le garder, et pour ça c’est bien de le faire participer et de l’intégrer au spectacle. J’ai gardé de cette expérience l’idée de casser le 4e mur entre le spectacle et les spectateurs. J’aime trouver des histoires qui permettent une interaction avec la salle. Dans Le Siffleur mon personnage s’adressait directement au public. Avec La Claque, les spectateurs deviennent des claqueurs novices, chargés d’applaudir, huer ou rire pendant un spectacle dont ils voient la répétition.
Et ça n’est pas trop compliqué d’amener le public à ne pas être simple observateur ?
C’est assez simple, car on lui donne une boîte à outils, des codes, et à lui ensuite de décider de s’en servir ou pas. Je vous assure que les « commissaires » qui doivent lancer les « bravo ! » ou « Excellent ! » pendant les applaudissements font rarement les timides ! Ce qui a été difficile, finalement, c’est d’écrire la pièce en imaginant les réactions possibles : il nous a fallu quelques représentations pour affiner notre jeu, car on se faisait parfois surprendre.
Certains spectateurs dépassent-ils les bornes ?
Ça peut arriver, mais mon personnage d’Auguste Levasseur reprend vite la main. Nos petits personnages ne sont pas comédiens de métier : il y a le régisseur, sa sœur, et le chef de claque. En l’absence des comédiens ils jouent la pièce sans les comédiens prévus. Le public rie et de temps en temps rappelé à son rôle, mais celui qui ne veut pas participer a le choix de ne pas le faire.
Tout cela suppose d’avoir sur scène des comédiens qui ont le sens du rythme !
Oh oui car c’est vraiment du théâtre musical ! Guillaume Collignon est par exemple comédien et joueur de tuba, Alice Noureux est accordéoniste… J’aime dire que nous proposons du théâtre musical au service d’un divertissement intelligent.
Dans Le Siffleur la musique occupait une grande place, ici aussi : vous n’avez jamais réussi à choisir entre théâtre et musique ?
Ça va de pair, toutes mes chansons sont à mettre en scène. J’ai tenté quelques chansons par le passé, mais une fois en scène je les théâtralisais forcément, donc au bout d’un moment j’ai arrêté de vouloir faire le chanteur, et j’ai écrit des spectacles musicaux. J’aime jouer la comédie et jouer de la musique. C’est une peu de la comédie musicale à la française : la musique arrive à un moment où le récit en a besoin, ou alors les personnages sont eux-mêmes musiciens. Si je ne faisais que jouer la comédie, sans musique, je crois que ça me lasserait. Et inversement, si je ne donnais que des concerts, je m’ennuierais.
Et dans La Claque, vous sifflez ?
Un petit peu, pour faire un clin d’œil à ceux et celles qui ont vu le spectacle précédent. Je siffle donc beaucoup moins, mais j’ai d’autres talents à mettre en valeur (enfin, j’espère !?!).
Siffler, c’est votre côté Micheline Dax ?
Elle était chanteuse, siffleuse et comédienne, donc pourquoi pas ! J’ai toujours siffloté, par plaisir. Et alors que j’étais déjà comédien et musicien, des camarades m’ont conseillé d’en faire quelque chose.
Et que faites-vous juste avant d’entrer en scène ?
Je fais une blague à mes camarades pour détendre tout le monde, et pour dire « ne vous inquiétez pas, c’est important ce qu’on fait, et en même temps ce n’est rien de grave, tout peut arriver ».
Pour découvrir La Claque, rendez-vous le 18 octobre 2023 à l’Escale de Saint-Cyr-sur-Loire.