L'interview de FRANÇOIS-XAVIER DEMAISON
« Plus on est sincère, plus on est universel »
Dans son spectacle Di(x)vin(s), l’humoriste mélange bonnes bouteilles et bons moments. A consommer sans modération !
Dans votre spectacle, à chaque bouteille sa tranche de vie : il y a des vins du Val de Loire dans le lot ?
Bien sûr ! J’ai des amitiés fortes avec Thierry Germain, vigneron que j’adore, du coté de Saumur, Vincent Pinard à Sancerre, le domaine Foreau à Vouvray… Je suis fan de chenin, de sauvignon, vous avez des vins extraordinaires que j’adore !
Evoquer certains vins vous donne l’occasion de mettre en scène des moments personnels…
C’est le procédé que j’ai choisi pour le spectacle : j’ai cette passion du vin dans la vie et je l’utilise sur scène, car le vin a marqué des moments importants de ma vie. C’est une équation à plein d’entrées : cela permet d’aller chercher des souvenirs dans le temps et dans l’espace, on se souvient de la bouteille, du moment où on l’a bue et avec qui, et ça parle à tout le monde, pas besoin d’être spécialiste en vin pour apprécier le spectacle, ce n’est pas une conférence sur les vins. Quand je parle de 1982, la coupe du monde France-Allemagne qui a traumatisé une génération de gamins comme moi, ce sont des souvenirs collectifs, assez universels.
Où placez-vous la limite entre les éléments de votre vie que vous mettez sur scène, et ceux que vous gardez pour vous ?
Plus on est proche de l’os, plus on est sincère, plus on est universel et on touche tout le monde. Donc j’essaie d’être le plus authentique possible, et tout ce que je raconte est vrai. J’ai accéléré certaines situations ou forcé le trait de certains personnages, comme mon rugbyman catalan, pour leur donner un coté clownesque, mais je pars toujours du réel.
Vous avez commencé à roder ce spectacle en 2021 : deux ans plus tard, c’est comme le bon vin, il vieillit bien ?
J’espère ! En tout cas je prends toujours autant de plaisir à le jouer, et après une bonne centaine de représentations, ce sera ma dernière tournée !
Vous aviez un regard extérieur, un metteur en scène pour créer le spectacle ?
Eric Theobald, mon metteur en scène depuis toujours, et je travaille aussi avec un co-auteur, Michael Quiroga. Comme on est très différents, si ça nous fait rire tous les trois c’est que c’est objectivement drôle.
Aujourd’hui vous êtes aussi co-directeur du Théâtre de l’Oeuvre, à Paris ; vous produisez du vin avec votre vignoble Mirmanda. On vous voit dans des téléfilms, des films… Quel est votre secret pour tout mener de front ?
C’est vrai que c’est beaucoup trop pour un papa d’une petite fille d’un an et d’une ado de seize ans !
Il y a un endroit où vous vous éclatez le plus ?
Sur scène car il y a une vraie adrénaline, un vrai plaisir. C’est là que les sensations sont les plus fortes, face aux gens, c’est charnel on entend les gens, on les sent réagir.
Et quelle est la dernière chose que vous faites avant d’entrer en scène ?
Je bois un peu d’eau, en coulisses, je m’étire un peu, je m’échauffe un peu et c’est parti. Mais c’est tout un rituel avant, avec mon baume du tigre, ma vitamine C, je mange un peu, mais pas trop non plus pour rester léger.
Et la première chose en sortant de scène ?
Une douche, un petit verre de vin blanc en loge, pour retomber un peu en adrénaline avant d’aller diner.
Avec le vin comme fil directeur du spectacle, on vous offre beaucoup de bouteilles durant la tournée ?
Pas mal ! Mais cela fait longtemps que dès que je suis dans une ville de restaurateurs ou de vignerons, de bons vivants, ils viennent me voir car ils savent que je suis comme ça aussi. D’ailleurs ça se transforme souvent en after, et c’est salé… Une vraie 3e mi-temps !