Credit photo : V. JONCHERAY
Sur scène, Vincent Dubois est la Maria Bodin, grand-mère haute en couleurs. Trente ans d’existence, ça valait bien une nouvelle tournée des Zéniths !
LA QUESTION
Les trente ans des Bodin’s, ça se fête. Mais est-ce que vos personnages vieillissent bien ?
Eux oui, mais nous avec Jean-Christian Fraiscinet, on a pris trente ans dans les dents ! Quand Maria arrive sur scène elle n’a pas d’âge, elle a la super forme, donc derrière le maquillage même si je suis fatigué je dois tout donner. Ce qui a changé en trente ans, c’est le maquillage, moins caricatural
qu’au début grâce à notre passage par le cinéma, et notre écriture. Les choses nous touchent différemment, on écrit plus pareil à trente ans ou à soixante.
L’INTERVIEW
La tournée des 30 ans dans laquelle vous êtes en ce moment est intense, des dizaines de Zéniths en quelques mois. Vous tenez le coup ?
Il y a toujours une appréhension physique de tenir le coup, il y a l’âge qui joue… Mais on repart toujours la fleur au fusil en tournée, car on est conscients qeu partir faire rire des milliers de gens, c’est un grand luxe. Et sur la tournée j’ai un préparateur physique qui me fait faire des étirements, du gainage, tout un programme avant et après le spectacle, car le rôle de Maria est un peu traumatisant pour le corps (le personnage est très voûté – ndlr). Mais de toutes façons, en dehors de la tournée j’ai aussi un programme quotidien, tous les matins de la mise en forme. C’est la régularité qui compte, plus qu’aller faire du sport 3h d’affilée seulement une fois de temps en temps.
Le spectacle qu’on verra en novembre à Tours est-il le même que celui de la tournée précédente ?
C’est la même histoire, celle de cette jeune parisienne qui se retrouve à la campagne chez sa vieille tante Maria. Mais on le fait évoluer toujours par rapport à l’actualité, c’est devenu une de nos marques de fabrique et les gens nous attendent là-dessus. Et pour les trente ans, on a enrobé un peu
tout ça, pour fêter l’anniversaire.
Cet été, c’était aussi les vingt ans du spectacle plein-air à la ferme, on avait aussi des surprises : on a fait intervenir chaque soir un invité d’honneur différent, qui a compté dans nos parcours artistiques.
On avait le cœur qui battait très fort, on a retrouvé des gens qu’on n’avait parfois pas vu depuis trente-cinq ans ! Et on avait une chanson spéciale pour le final.
Après cet anniversaire et la fin de la tournée des zéniths, on n’avait pas prévu de repartir en tournée, on avait fêté les dernières en zéniths il y a deux ans. Mais on ne se voyait pas ne pas être sur scène pour cet anniversaire !
Ce rythme intensif avec les Bodin’s vous laissent-ils du temps pour d’autres projets ?
Ça nous prend du temps car ça marche, donc on ne va pas s’en plaindre. Mais c’est sûr qu’on n’aurait jamais tenu aussi longtemps en duo sans avoir chacun nos échappées. Nos expériences à côté des Bodin’s sont précieuses. Jean-Christian a un théâtre dans une ferme du Berry, avec ses frères, et moi j’ai repris la chanson depuis le confinement, un retour à mes premières amours.
Les Bodin’s c’est aussi de la BD, du cinéma, de la télé… Quel a été le plus fou de tous ces projets ?
Incontestablement le spectacle de plein-air à la ferme de Descartes. C’est un peu la genèse de la suite, là où tout a commencé. Le jour où on a eu l’idée de faire évoluer nos personnages en plein-air dans la cour d’une ferme, tout a pris une autre dimension. C’est le spectacle qu’on préfère, qu’on
attend impatiemment chaque année, même si c’est fatigant (on joue tard et la météo n’est pas toujours sympa). Et c’est aussi cette diversification qui fait qu’on ne s’est pas ennuyés en trente ans. Si on nous avait raconté qu’on ferait tout ça il y a dix ans, on n’y aurait pas cru. On était pas bankables au début, loin de là.
Qu’est-ce qui a fait bouger les choses ?
Le fait que le public vienne nous voir nombreux. C’est ce qui a attiré l’attention des médias (alors que d’habitude c’est plutôt quand les médias s’intéressent à un projet que ça ramène du public). Au début on jouait dans les salles des fêtes, puis on a été soutenu par Jean-Pierre Bigard, on a joué à
Avignon et un peu à Paris où on remplissait à moitié. Le plein-air par contre c’était 1000 personnes pendant un mois. C’est ce qui a lancé le projet des zéniths, avec Claude Cyndecki et son entreprise Cheyenne Production.
Quelles sont les prochaines étapes ?
Une émission télé pour la fin de l’année, un film qui est dans les tiroirs, et toujours les spectacles d’été. Et pourquoi pas retrouver les petites salles de spectacles ?
LE QUESTIONNAIRE
Dernière chose avant d’entrer en scène ?
On s’embrasse avec l’équipe, je fais le tour de tout le monde, ça donne de la force.
Le livre que vous lisez en ce moment ?
Un livre de Jean-Charles Malet, qu’on a connu à ses débuts (il a même joué avec nous). Un roman policier, aussi prenant que Vidocq, et ça se passe en Touraine.
La chanson qui vous fait danser ?
Just a gigolo.
Le film que vous revoyez toujours avec plaisir ?
Les vieux de la vieille, avec Gabin et quelques autres.
En sortant de scène, la première chose c’est...?
On s’embrasse, comme au début !
En spectacle du 6 au 9 novembre au Parc Expo de Tours. Réservations ici